Programme du 6 avril au 10 mai 2011




CONTRETEMPS ?


Dans le solfège rythmique, on appelle contretemps - ou contre-temps - une note attaquée sur un temps faible, et suivie d’un temps fort... occupé par un silence. Tout comme la syncope, le contretemps est perçu par l’auditeur comme un déplacement de l’accent attendu. Il peut être considéré comme un élément rythmique en conflit avec la mesure.
En cinéma, on dit parfois pour une comédie qu’elle manque de rythme. Ou qu’un génie n’a pas été reconnu car il était à contretemps. Blake Edwards, disparu récemment, était peut-être l’un de ceux-là. De ceux qui ont accepté une bonne fois pour toute l’idée que le pire est toujours à venir... alors il ne reste plus qu’à en rire. Telle est la leçon, magistrale, d’une œuvre nourrie des infortunes de l’existence, et dont la lucidité est le meilleur remède contre le défaitisme.
Pour une programmation, il nous faut vous surprendre par le rythme : il se cache toujours un temps fort, l’accent déplacé facilite la découverte, bref l’habitude est désarçonnée par la syncope...
De Oliveira, le cinéaste centenaire et portugais, nous montrera que, lui non plus, il n’a rien oublié du rythme. Même sous une pluie espagnole, tous les soleils de Bagdad ne parviendront pas à cacher que chacun-e réclame sa part du gâteau. En effet, les femmes gagnent toujours moins que les hommes... Pourtant, nous ne sommes plus en 73. La ligne droite est longue et nous mène jusqu’à l’aube, tout au cœur de Shanghai. Et n’oublions pas le tigre, le caméléon, Popeye, la flûte, le grelot et tout ce vent de folie à la ferme ! Que du cinéma jeune public à voir par toutes et tous.

Fernand Estèves
Délégué Général
Union Française du Film pour l’Enfance et la Jeunesse