Programme cinéma du 12 octobre au 8 novembre 2011



SANS FIN

Depuis quelques années, voire une décennie, de nombreux films issus de pays très différents, et surtout proposant des univers très variés, nous laissent sans fin.
En fait, la fin n’est pas une fin en soi. Et la démarche des auteurs ne consiste pas à proposer aux spectateurs plusieurs hypothèses de fin. Non, il n’y a pas non plus d’hypothèse de fin. Chacun reste sans sa fin. Comme suspendu en plein mouvement.
Reprenons : à la fin de la projection, de préférence après le générique, on se lève... c’est bien la preuve qu’il y a au moins cette fin-là.
Même si le film continue à voyager dans notre tête, pendant quelques heures, voire pendant des jours ou des années, tout fonctionne comme si l’auteur se servait de son oeuvre comme coupe-fin. Pourquoi ?
Peut-être pour éviter de se heuter au réel. Celui d’une société malade de sa fausse abondance et de sa vraie tourmente. Le cinéma Jacques-Prévert a fait moquette neuve mais il donne toujours à voir le sensible !

Ce mois-ci vous le trouverez dans La Guerre est déclarée et Un Heureux évenement qui, chacun à sa manière explore le couple - ce singulier pluriel - dans ses retranchements les plus charnels. Dans la poésie du monde capté par Mateo Gil pour écrire Blackthorn, ultime chapitre d’une légende du western perdue aux confins des Amériques, ou encore dans Le Skylab, chez cette famille «normale» prise au cœur d’un 20ème siècle qui nous semble déjà si loin.

Le sensible, c’est aussi l’expression d’un monde imaginé - mis en images - et livré à tous. C’est cette étoffe filmique que fabriquent de leurs rêves le trio Abel, Gordon et Romy ; c’est donc La Fée avec son drôle d’air que nous vous invitons tous, grands et petits, à ne surtout pas manquer.

Pour finir insistons sur notre rencontre du mois, le samedi 22 octobre à 20h30 autour du film Les Hommes Libres dans le cadre du Festival «Le Maghreb des Films». Construire l’histoire est aussi affaire sensible, l’affaire de «petites-gens» pris dans la tourmente de l’Histoire, la grande, celle qui se construit malgré nous. C’est, dans ce film, de cela qu’il s’agit ; de l’engagement de certains hommes pour la survie de leurs frères humains, sans distinction, debout face aux plus violents des vents de l’Histoire, unis dans la lutte contre la pire des fins.

Nous espérons, vous l’aurez compris, vous retrouver à cette occasion et vous voir, aussi souvent que possible, fouler les moquettes neuves de votre cinéma.
A bientôt.

L’équipe de l’UFFEJ
Programmation et animation du Cinéma Jacques-Prévert