Environ 16 000 mots, 75 000 lettres, 1 000 lignes, 790 phrases ; quelques soupirs, des exclamations, des interrogations... voici ce que ces éditoriaux ont porté depuis plus de quatre ans. Chaque mois, ce rendez-vous a été la façon de déclamer de façons légères et sérieuses, parfois (j’espère) distrayantes mais toujours sincères la politique d’animation menée sur cette salle.
Cet éditorial sera mon dernier : nous le savons, les vents soufflent où ils veulent. Ils me poussent vers autre chose... autre parcours, autre voie ? Pierre-Auguste Renoir avait une bien jolie formule : " Tu suis le courant, ceux qui veulent le remonter sont des fous ou des orgueilleux, ou pire, des destructeurs. De temps en temps, tu donnes un coup de barre à gauche ou à droite, mais toujours dans le sens du courant." Cette devise n’est ni prudence de bon aloi ni neutralité stupide. Elle incite à ne pas trop regarder en arrière sous peine d’être transformé en tas de pellicule inflammable et oblige à naviguer à l’affût du monde. J’ai vécu avec mes collègues, les équipes partenaires et surtout avec vous de nombreux moments gratifiants. La construction d’un édifice culturel est affaire de groupes, d’individus, mais jamais d’individualisme. Ce que l’Union Française du Film pour l'Enfance et la Jeunesse a tenté de transmettre depuis novembre 2006 continuera à se propager : essayer de bien regarder pour mieux donner à voir, mieux écouter pour enrichir débats et rencontres ; cela ne pourra continuer qu’avec votre soutien, votre présence, votre fidélité.
Mais cela je l’ai souvent écrit. Au moins une fois par mois.
Au revoir.
Alain Keit
Union Française du Film pour l'Enfance et la Jeunesse
Directeur artistique du Cinéma Jacques-Prévert de Gonesse